Né à Lyon en 1986, Fabien Caudy se passionne pour l’art dès son plus jeune âge. Attiré d’abord par le dessin, il tente une entrée à l’École des Beaux-Arts dans laquelle il n’est pas accepté, à cause d’un sujet politique à l’oral qui ne l’intéresse pas.

En 2001, un ami lui prête un magazine de Rap (Radical). Il y découvre des doubles pages de graffitis : c’est la révélation. Il se met à dessiner sur les murs et vit de son art qui devient une véritable passion pendant près de 15 ans. Fabien passe le plus clair de son temps dans la rue, de jour comme de nuit. Pas de hasard, donc, si ses influences s’inspirent directement de celle-ci.

Prendre en photo ses graffitis devient alors une obligation, bien souvent des appareils jetables qu’il vole en même temps que ses bombes de peinture avant de pouvoir s’acheter son premier numérique. Mais, petit à petit, Fabien élargit son champ de vision et commence à s’intéresser à tout ce qui gravite autour de cette discipline : le tatouage, la musique, les motos, les voitures et les filles. Ce n’est que bien plus tard, lors d’une rencontre avec un photographe, qu’il va acquérir son premier boîtier argentique : un Minolta X300 qu’il vient très vite remplacer par un Canon AE-1 Program offert par son ami Yannick. C’est là que la photographie devient une obsession.

Les pellicules lui apportent quelque chose en plus que le numérique n’a pas. Il faut prendre son temps, visualiser chaque image pour ne pas "gâcher" et en même temps, c’est aussi ce qui donne du caractère aux photos, les "ratées", le grain, le manque ou le trop-plein de lumière : c’est le charme de l’imperfection qui attire Fabien.

Les gueules, les cicatrices, la mélancolie, "ceux qui ont des trucs à raconter sans parler" comme il le répète, c’est ce qu’il cherche à photographier aujourd’hui, car la beauté est trop subjective pour lui. Il apporte beaucoup plus d’importance aux détails, à la noirceur des choses et aux histoires de chacun.

"Ce que j'aime dans les photos en noir et blanc, c'est qu'elles donnent l'impression de lire un livre plutôt que de voir un film."
- Jennifer Price